Dans l’optique de mettre fin aux guerres et de les prévenir, la Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté (WILPF-Burundi), a organisé le 20 février 2019 un atelier sur le lancement officiel de la campagne pour bannir les armes autonomes. Cette activité qui a eu lieu à la Détente en mairie de Bujumbura a réuni les ministères sectoriels, les partenaires et les médias.
La présidente de WILPF-Burundi Madame Pascasie Barampama, a indiqué que les armes autonomes aussi appelées robots tueurs, sont des armes ayant la capacité de choisir et tirer sur des cibles sans intervention humaines. Elle a souligné que la campagne pour bannir ces armes vise à éveiller la conscience de tous les citoyens spécifiquement les décideurs, afin qu’ils puissent être informés que la fabrication, la distribution et l’utilisation des armes autonomes dans un conflit ou dans une guerre va à l’encontre des droits internationales humanitaires. Selon elle, les armes autonomes ne peuvent pas distinguer l’amie de l’ennemi dans la zone des combats.
La présidente de WILPF-Burundi a fait savoir qu’en s’attaquant aux causes profondes de la violence, et en s’immobilisant pour les approches non violentes de la société, de la sécurité et de la justice, cela peut contribuer à la paix, à l’égalité et à la sécurité démilitarisé.
Quant au Secrétaire Permanent au Ministère des Affaires Etrangères Isidore Ntirampeba qui a ouvert cet atelier, il a dit que les armes autonomes, et notamment les micro drones tueurs, puisqu’elles peuvent être déployés en masse par un très petit groupe de personnes, donnent lieu au casse-tête de l’imputabilité. Il a ajouté que le monde risque d’assister à des massacres de grande ampleur sans savoir clairement qui est derrière, cela pourrait servir de prétexte à des représailles contre des ennemis bien pratiques mais innocents.
Pierre Nkurikiye qui a exposé sur le thème intitulé « Systèmes d’Armes Létaux Autonomes : nouvelle menace sécuritaire planétaire en vue », a dit que ces armes sont de plusieurs types et que certaines d’entre elles ont une taille d’un moustique. Selon lui, ces armes n’ont pas de limites temporelles et peuvent être envoyés dans n’importe quel pays du monde en toute discrétion et choisir elles même les cibles et les frapper de façon indiscriminé. Il a donné l’exemple des drones utilisés par les Etats-Unis en Afghanistan et en Iraq, où ces armes ont déjà tué plus de 15000 civils innocents. Il a dit qu’il est grand temps que le Burundi se joigne aux autres pays pour demander l’interdiction des armes autonomes en soutenant la mise en place d’un nouveau protocole de la convention de 1980 sur certaines armes classiques les interdisant.
L’autre conférencier Maitre Didace Ndikumana quant à lui a fait un exposé sur un thème intitulé «Interdire les robots tueurs, une problématique morale et juridique ». Le conférencier a fait savoir qu’il faudra beaucoup de temps et d’effort pour interdire la production des armes. Il a également souligné qu’en cas de dégâts occasionnés par ces robots tueurs, la responsabilité sera aussi une problématique car l’auteur n’est pas facile à identifier.
Notons que plusieurs systèmes d’armes autonomes avec des niveaux réduits de contrôle humains sont actuellement utilisées ou en développement dans les pays comme les Etats unis, la chine l’Israël et d’autres.
Major Gahongano Emmanuel